Claude Ecken

Né le : 11-06-54 – décédé le : (page en construction)

Né en Alsace, Claude Ecken est frappé par le virus de l'écriture dès le CP, contaminé par la SF et la BD avant l'adolescence. Lorsqu'il a quatorze ans, ses parents déménagent dans le Sud, pensant sans doute le guérir de ses goûts de rat de bibliothèque sous le soleil du Midi. Au contraire, c'est dans un collège d'Aix-en-Provence qu'il découvre les revues Fiction et Galaxies, qu'il dévore les revues BD, des sages Spirou et Tintin au plus cérébral Pilote, mais aussi les horrifiques Eerie, Creepy et encore Fantask, précurseur de Strange.
Son bac empoché à Avignon, Claude Ecken entreprend des études de Let­tres Modernes à Aix : Roger Bozzetto complète sa culture SF, il fréquente des étudiants comme Richard D. Nolane et Bruno Lecigne. Ce groupe informel auquel s'adjoindront ultérieurement Sylviane Corgiat, Christophe Arleston, Paul Glaudel, et où gravitent selon les époques Jean-Claude Claeys, Richard Comballot, Eric Vial, Eric Cartier (la liste n'est pas exhaustive), entreprend, avec la gang avignonnaise composée de Pierre K. Rey et Charles Moreau, de proposer romans, nouvelles et BD, aux revues et maisons d'éditions qu'ils adulent, lesquelles n'en demandaient pas tant. Claude Ecken signe des critiques dans Fiction, écrit pour Ere Comprimée, Fantastik et Thriller, et collabore également à L'Ecran Fantastique, collaboration qui s'étalera sur près de trente ans.
Il organise à Aix-en-Provence en 1979 une première exposition d'originaux d'auteurs de BD reconnus (inimaginable aujourd'hui), puis un festival de BD dès 1981. Il faudra cependant attendre 1999 pour le voir accomplir la même performance en SF, avec la Convention Francophone de Science-fiction à Lodève, avec l'aide et le soutien de Christian Riowal, directeur de la médiathèque locale. Certains s'en souviennent encore. Dans les années 80, en matière de SF, il se contente d'en faire l'apologie sur les radios libres qui proliféraient alors, parfois sur plusieurs antennes concurrentes.
En attendant de vivre de sa plume, il effectue les jobs les plus divers : toiletteur pour chiens, surveillant les incendies sur la montagne Sainte-Victoire, rédacteur publicitaire et d'audiovisuels d'entreprises, le plus souvent à caractère scientifique, employé de librairie, généalogiste, etc.
Il fait son entrée au Fleuve Noir en 1984, dans la collection Engrenage, puis l'année d'après en Anticipation avec d'emblée un volume double : La Mémoire totale.
Il émigre à Béziers en 1988, sur les sollicitations de sa nombreuse fan, avec qui il vit toujours. Il profite du départ de Nicole Hibert au Fleuve Noir pour enfin devenir manœuvre sur une sablière, puis conseiller à la Mission Locale et pour multiplier les ateliers d'écriture dans les médiathèques et les écoles, ainsi que les formations à la science-fiction. Durant cette période, il poursuit ses activités de critique, écrit au ralenti, mais propose néanmoins scénarios et récits dans toutes les directions, entame chez Hors-collection une série BD sur la peste de Marseille et de Provence de 1720, publie un roman jeunesse, un Macno, diversifiant sa production afin d'assurer un retour durable sur la scène littéraire. Il publie ainsi des textes dans La Geste, Bifrost, dans les anthologies du Fleuve Noir ainsi qu'un roman et un recueil au Bélial'. Dans le domaine de la nouvelle, il remporte deux prix Rosny et un Prix de l'Imaginaire.
Persistant à rallier le public à la SF, il propose également des lectures publiques, qui incitent davantage qu'une conférence sur la question, à ouvrir un livre à l'issue de celle-ci.
Ses récits ont un indéniable côté hard science et comprennent de vrais morceaux d'Histoire dans ses BD. En effet, toujours scrupuleusement documenté, Claude Ecken saupoudre ses récits de mécanique quantique et de cosmologie, de biologie et de nanotechnologie, sans perdre de vue les perspectives sociales, politiques et écologiques qui en découlent ; il investit pareillement le passé dans ses BD, en racontant la révolte vigneronne de 1907 ou la naissance du canal du Midi, projet qui, après tout, au XVIIe siècle, relevait de la science-fiction.
Trop dispersé pour creuser toujours le même sillon, il apparaît là où on ne l'attend pas. C'est ainsi qu'il écrit un scénario de téléfilm pour Jean-Luc Delarue, imagine avec Roland Lehoucq, astrophysicien du CEA, vulgarisateur émérite et actuel président du salon des Utopiales de Nantes, un vaisseau-génération crédible, en vue d'une exposition temporaire de la Cité de l'Espace à Toulouse, concept que les complices développeront en article puis dans un thriller, Mission Caladan, aux éditions du Pommier. De même, Ecken travaille en 2012 sur un projet de l'Inserm et du CEA, Amazing Science, une exposition traitant de recherches actuelles à la façon des magazines pulps de l'âge d'or de la SF : vingt-six récits brefs, sur des illustrations détournées par Alexandre Cheyrou. Les dérives de la société actuelle lui inspirent en 2012 un recueil plus engagé, moins SF, quoique... (il s'achève en 2021) paru aux éditions de L'Atalante : Au Réveil il était midi reçoit l'année d'après le prix Masterton. Il reçoit, toujours en 2012,la mention spéciale du prix UPC, à Barcelone, et termine 4e du même prix en 2014. Parfois, il intervient comme modérateur sur des salons. Il participe aussi aux colloques Sciences & Fictions à Peyresq, dont les actes sont publiés aux éditions du Somnium.
Des rumeurs persistantes suggèrent qu'il sévit déjà ailleurs. Lui-même sait-il seulement où se concrétisera son prochain projet ? Pas sûr…